Skip to main content

le bio à Pailhès - sept 2014

Le «bio» dans toute sa diversité

la Dépêche du Midi 15 sept 14

Angel Allègre, dans son exploitation de Pailhès, spécialisée en maraîchage «bio» Il «nourrit» une centaine de familles./Photo DDM, Laurent Gauthey.

Angel Allègre, dans son exploitation de Pailhès, spécialisée en maraîchage «bio» Il «nourrit» une centaine de familles./Photo DDM, Laurent Gauthey.  

Dans notre département, le bio connaît une véritable dynamique. En témoignent le nombre annuel d'installations, le volume de surface utile qui lui est consacré. Reste un flagrant manque de reconnaissance et de soutien.

Du regard, Angel Allègre balaie les collines qui entourent son village de Pailhès. «Rien qu'autour de la commune, on trouve deux maraîchers, trois éleveurs et un apiculteur qui travaillent en bio, fait-il remarquer. Ils proposent des produits de qualité, de l'emploi local, du lien social. Et ne réclament que très peu d'aides publiques. Les aides ne comptent dans notre revenu que pour 6 à 8 %». Pour l'agriculture traditionnelle, le ratio est bien différent : de 30 à 70 % du revenu des agriculteurs.

Angel Allègre s'est installé voici quatre ans. Une reconversion, cas classique dans le bio. Sur son exploitation de 3,4 hectares, dont 3 000 m2 sous abris, il cultive une quarantaine de légumes et de fruits. Et suit à la lettre les consignes des organismes certificateurs, qui contrôlent son travail deux à trois fois par an.

 

Désherbage, rotation des cultures, enrichissement des sols, lutte contre les maladies et les parasites : «C'est un vrai casse-tête quand on refuse les produits chimiques, admet l'agriculteur bio. Il faut anticiper énormément, parfois utiliser des cultures intermédiaires qui vont enrichir le sol ou faciliter le désherbage. Il faut aussi accepter de perdre une récolte dans sa totalité, en tablant sur la diversification». L'utilisation de produits chimiques, Angel Allègre le qualifie de «cycle infernal» : «Plus on met d'azote, plus on rajoute de phytosanitaires», analyse-t-il. Mais, face aux défis que leur inflige la nature, très imaginative, les agriculteurs bio se sentent parfois démunis. «Nous avons nos techniciens, mais les aides sont très faibles, notamment à l'installation, et la recherche publique est inexistante», déplore-t-il.

D'autant plus rageant que les circuits de distribution – souvent des circuits courts - s'organisent, et que la demande est forte : «Nous répondons à un fort besoin en matière d'emploi, de développement local, de sécurité alimentaire, confirme Frédéric Cluzon, président du Civam Bio. Mais nous n'avons pas autant de soutien que l'agriculture traditionnelle autour de nos actions, alors que le bio connaît une croissance à deux chiffres».

La campagne de communication lancée pour cette fin de semaine doit permettre aux visiteurs des exploitations «de se poser les bonnes questions», conclut Frédéric Cluzon.


«Manger bio et local, c'est l'idéal»

C'est le slogan choisi pour la Semaine nationale du Bio, qui va se dérouler du 20 au 28 septembre prochain. En Ariège, le Civam Bio (Groupement des producteurs bio de l'Ariège) propose une série d'animations ludiques pour découvrir les producteurs et leur savoir-faire. Parmi ces animations (le programme complet sur www.bioariege.fr ou au 05 61 64 01 60) des portes ouvertes chez Angel Allègre, à Pailhès (voir ci-dessus), samedi 20 septembre, de 17 heures à 21 heures ; une après-midi «contes», animée par Olivier de Robert, à la salle des fêtes de Daumazan-sur-Arize, le 21 septembre, de 14 h 30 à 18 heures ; une projection-débat autour du film «Les petits gars de la campagne», à l'Estive de Foix, le 25 septembre, à 21 heures ; marché et animation, à la ferme de Cantarate, à Montbel, le 27 septembre, de 14 heures à 19 heures ; des portes ouvertes aux Jardins d'Illas, à Riverenert, le 28 septembre, de 17 heures à 21 heures.


Le chiffre : 16 525 hectares >Sont exploités en bio, dans l'Ariège. L'Ariège est ainsi le premier département de la région Midi-Pyrénées et le 8e national en pourcentage de surface agricole consacrée à la production bio (11,8 %, contre 3,5 % au plan national). Fin 2012, 321 exploitations ariégeoises étaient certifiées en bio.