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l'impact de l'élevage sur le lac de Montbel


Merci Alice pour ces photos, je regrette de ne pas vous avoir accompagné à cette visite car j’ai beaucoup d’a priori sur ce type d’élevage. Montbel est un endroit que je connais pour y avoir pêché et je me pose les questions suivantes.

1. D’abord même si l’alimentation des ces poissons répond probablement un cahier des charges de label bio (je suppose), ça n’en reste pas moins un élevage intensif avec énormément de sujets au m3 d’eau ; il me semble que pour bénéficier du label bio, les œufs (catégorie 0) donc les poules doivent être élevées en liberté sur une surface suffisante.

2. L’impact de cette activité sur un écosystème clos qu’est ce lac a il été évalué ? Ces poissons produisent une quantité importante de déchets probablement très riches qui font peut-être le bonheur d’une espèce au détriment d’une autre. Peut-être que l’accumulation des excréments au fond du lac perturbe un substrat qui sert de nourrice ou d’habitat à d’autres espèces (je n’invente rien les fjords où sont élever les saumons sont gravement pollués).


3. Les barrages EDF sont déjà une catastrophe pour les cours d’eau en terme de gestion du débit et de la température en aval. A l’origine, l’Hers est une rivière à dominance salmonicole (eau fraiche, rapide et oxygénée pour truites et ombres) dont les sujets sauvages de souche ont disparus presque totalement en aval du barrage. La présence de truites sur ce secteur ne doit son salut qu’à des lâchers provenant de ces mêmes élevages (le monde à l’envers). A mon sens ces gros élevages peuvent avoir un effet néfaste sur la qualité de l’eau au même titre que les engrais de l’activité agricole en plaine.

4. Bart a mis en avant (et je l’en félicite) la capacité de ses animaux à se défendre seuls contre la maladie. Comment cet éleveur appréhende-t-il cette question ? Dans un système de viviers comme ceux là, je doute qu’il ne doive pas avoir recours à des traitements préventifs, des vaccinations dans le futur ? Que deviennent les poissons sauvages déjà présents dans le lac non préparés à l’introduction de nouveaux parasites ou maladies dans leur environnement.

En résumé l’éleveur utilise en support de production de qualité (l’eau du bassin versant amont de l’hers) pour élever une espèce très polluo-sensible, je ne suis pas convaincu qu’il restitue cette qualité d’eau à l’aval de son installation.

Bon week end à tous

David

 

réponse

J’ai posé la question soulevée par David, concernant l’impact de l’élevage sur le milieu naturel.
JM Pirlot m’a expliqué qu’ils ont eu, en fait, trois niveaux de sécurité à ce sujet:

* pour l’ouverture de la pisciculture, une étude d’impact à été faite par les services de la préfecture, lesquels les ont autorisé à produire 250 tonnes de poisson par an.
* pour obtenir la certification Bio, une autre étude d’impact à été réalisée, qui les autorise à produire 100 tonnes de poisson par an.
* eux-même ne souhaitent pas, autant par convictions personnelles, que par intérêt économique, détériorer le milieu de leur élevage et se limitent à 85 tonnes. En effet une pollution de leur lieu de production pourrait compromettre la pérennité du site, et entraînant des maladies des poissons ( les salmonidés sont exigeants sur la qualité de l’eau ) les obligeraient à traiter les poissons, ce qu’ils ne souhaitent pas.